évocation
On traversait le haut couloir, le long duquel on raccompagnait à petits pas,à grands souffles,mes grands parents déjà vieillards.
La porte vitrée qui donnait au fond du couloir était en gros verres épais et rouges. Ça ressemblait à un kaléidoscope et on imaginait l’extérieur en trois dimensions. À côté, il y poussait des hortensias dans un pot en terre cuite, un ficus datant du mariage d’un cousin défunt, un faux rosier jauni par l’usure du temps, une plante grimpante dont j’ai oublié le nom ,qui arrivait jusqu’au bout d’un escalier.
Au premier étage, une porte blanche fermée tantôt à double tour, tantôt à triple tour, était munie d’une grosse poignée en laiton anglais.On y allait le dimanche et seulement en fin d’après-midi.Le grand couloir formait un territoire étrange.On aurait dit qu’il avait appartenu à plusieurs vies, sa résonnance était variée.Derrière la porte blanche,une allée de carrelage froid et une tapisserie sobre. Soudain, on pénétrait dans le royaume de l’enfance de mon père.NatC